NEGOCIATIONS SALARIALES DE BRANCHE 2018
REMUNERATION
N°1
Paris, le 23 octobre 2017
NEGOCIATIONS SALARIALES DE BRANCHE 2018
La loi de Finance 2018, table sur une croissance de 1,7 % en 2018, cette prévision devrait rester soutenue par une inflation dont l’estimation se situe à environ 1,1 %.
Le déficit public, revu à la baisse s’établirait à - 2,9 % du PIB pour 2017 et - 2,6 % en 2018, alors qu’il était annoncé à – 3 %.
De son côté L’INSEE table sur une croissance à 1,8 % et souligne un niveau "inédit depuis 2011", reflet de l'optimisme qui gagne les chefs d'entreprise depuis quelques mois, "après trois années de croissance modeste autour de 1%.
Pour Bercy, cette conjoncture devrait profiter aux entreprises qui devraient voir leurs investissements relevés à 3,7 % et une augmentation des exportations évaluée à 3,9 %.
C’est donc une bonne nouvelle : le spectre de la crise de 2008, semble s’effacer et l’optimisme reprend des couleurs.
Pour autant, les effets se feront-ils sentir sur l’emploi et pour les salariés ?
Bercy table sur une hausse des rémunérations de 2,6 % en 2018, contre 1,7 % en 2017.
L’APEC (l’agence pour l’emploi des cadres) annonce des embauches inégalées aux alentours de 214.800 cadres embauchés dans le secteur privé en 2017 et prévoient des recrutements en hausse de 5 % par an en 2018 et 2019.
Dans les PME, tout métier contenu, le moral est au plus haut depuis 2011, BPI (banque populaire d’investissement) indique que les perspectives pour 2018 sont optimistes. Une accélération de l’activité est anticipée dans tous les secteurs. Les effectifs sont également prévus en sensible accélération, excepté dans le Commerce de détail et dans le Tourisme où le rythme d’embauche se stabiliserait.
Bilan des augmentations 2017
Les augmentations 2017, n’ont pas été caractérisées par la hausse. La France a même été qualifiée de « mauvais élève de l’Europe » avec un taux d’augmentation historiquement bas (étude du cabinet Korn Ferry, basée sur 20 millions de salariés dans plus de 110 pays) les budgets d'augmentation des entreprises ont tourné aux alentours de 1,8 % d’augmentation (tous secteurs économiques confondus).
De plus, la tendance ne fait que se confirmer d’année en année, La part variable individuelle des salaires - quand elle est utilisée pour les augmentations de salaires - occupe une place de plus en plus importante et en particulier pour les cadres. 89% des sociétés (audités par le cabinet Deloitte) ont un système de part variable individuelle et le montant que représente cette part est en progression de l'ordre de 12% depuis l'année dernière.
De même, plus de six sociétés sur dix déclarent vouloir n'appliquer que des augmentations individuelles pour leur population cadres.
On observe d'ailleurs que même pour la population non-cadre, une entreprise sur deux (52%) utilise un mix d'augmentations individuelles et générales, en s'appuyant de plus en plus sur la part individuelle. Des chiffres qui révèlent un ciblage plus précis des augmentations de salaires.
Dans les branches de la FCE, les négociations salariales 2017 ont été ténues mais des avancées ont néanmoins été obtenues dans certaines branches :
- Pharmacie : 0,8 %
- Miroiterie : entre 1 % et 1,43 % selon les coefficients
- Chimie : 0,8 %
- Papier-carton : 1 % en moyenne selon les coefficients
- Navigation de plaisance : 1 % pour l’ensemble de la grille de salaire
- Plasturgie : 1 % pour l’ensemble de la grille de salaire
- Caoutchouc : 1 % sur les minimas et 0,8 % de la valeur du point
- IEG : 0
- Pétrole : 0,3 % (décision unilatérale des employeurs).
La timidité, voire la frilosité des entreprises a donc été de mise en 2017.
Les feux conjoncturels étant au vert pour 2018, les revendications portées par la FCE sont les suivantes :
REVENDICATIONS POUR L’ANNEE 2017
- Lors des négociations salariales nous devons veiller à conserver des augmentations générales significatives qui concernent tous les salariés.
- Le mixage « augmentation générale » et « augmentation individuelle » ne doit pas être le vecteur de la discrimination salariale. Il crée, également, à terme, des problèmes d’employabilité pour les salariés âgés quand ils ont bénéficié durant leur vie professionnelle d’augmentations collectives : en fin de carrière, les voici parfois à des niveaux de salaire très décalés par rapport à leur productivité, notamment en comparaison de leurs collègues plus jeunes.
Aussi, les primes d’ancienneté sont-elles menacées, comptabilisée dans les AI, elles subissent des freins importants de la part des directions.
Les ordonnances « Macron » ouvrent la possibilité qu’elles soient négociées au niveau des entreprises, il faut donc veiller à ce qu’elles restent négociées dans la branche.
- rester en alerte sur les systèmes de primes et avantages en nature concédées dans les entreprises
Demander la transparence sur leurs calculs et leurs attributions.
LA NAO 2018 DOIT ETRE L’OCCASION DE :
- revaloriser les salariés en emplois partiels
- maintenir le rôle de régulation de la branche sur les salaires, notamment par la revisite des grilles de salaires et une classification pertinente des salariés
- revendiquer la mise en place de moyens pour un dialogue social de qualité et des moyens efficients pour les représentants du personnel, quelle que soit la taille de l’entreprise
- discuter la question du temps de travail appliqué dans l’entreprise
PROPOSITION DE REVENDICATION FCE-CFDT
Dans les branches
Conformément à notre résolution de congrès de 2016, l’objectif est de ne pas signer en dessous du niveau d’inflation prévue par la loi de finances. Si le niveau d’inflation est un plancher, les réalités économiques des branches et la démonstration d’un véritable dialogue social doivent être évaluées.
La revendication de la FCE-CFDT est de 1, 7% pour 2018.
Sans tenir compte des modifications apportée aux cotisations sociales et à la CSG en 2018.
Chaque branche revendiquera :
- une information de qualité pour négocier en toute connaissance de cause
- des réponses motivées aux propositions des OS
- les perspectives de croissance
- les perspectives d’emploi par métier
- un agenda social de négociation pour la branche.
DANS LES ENTREPRISES
- A minima 2 % (AG + AI) dont au moins 1,7 % en AG
- une répartition équitable de la valeur ajoutée (intéressement, participation)
- la revalorisation des salariés en temps partiel
- transparence et équilibrage des primes
- une complémentaire santé de qualité en cohérence avec les réalités des salariés composant l’entreprise.
- depuis les ordonnances Macron, il est désormais possible de fixer le calendrier, la périodicité, les thèmes et les modalités de négociation dans le groupe, l'entreprise ou l'établissement, par accord collectif (La durée de l'accord ne peut excéder 4 ans). Les équipes veilleront donc à négocier le périmètre le plus opportun, les informations qui devront être mises à leurs dispositions et insérer une clause de rendez-vous annuel dans leur accord.
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