Tarentaise/Albertville 1er Mai

Territoire Tarentaise       Le 01 / 05 / 2023

Le combat continue, monsieur le Président, vous qui fermez la porte à triple tour au dialogue social.

Trois mois durant les travailleurs (ses) soutenues par plus de 70% de la population sont en lutte en menant des multitudes d’actions au niveau national, local et sectoriel pour exprimer le rejet de la réforme des retraites portée par le gouvernement.

Ces manifestations, ces actions intersyndicales, ces grèves sont une réponse aux contre vérités exprimées par le président monarque.

Le conseil constitutionnel a censuré 6 articles de la loi. On constate le peu d’ambition du texte final qui est encore plus injuste que le texte initial. Comme la feuille de route de la première ministre.

Devant un mouvement social responsable et d’une importance inégalée depuis 50 ans la parole du président  n’est pas à l’apaisement, à la réparation et au rassemblement. Au contraire il y a chez vous Monsieur  le président de la négation, de  l’entêtement  et  une arrogance nourrie d’ignorance sociale.

Il est nécessaire que toute la classe politique entende que le pays est passé d’une crise sociale à une crise démocratique.

Monsieur le Président, Il y avait une porte de sortie : ne pas promulguer la loi pour calmer la colère. Monsieur Le président de façon autoritaire vous l’avez promulguée ! On  ne peut que constater que c’est vous qui  portez la radicalité et non le mouvement social  exemplaire qui donne une leçon de démocratie au président  et à son gouvernement. Vous n’écoutez pas, ne reconnaissez pas la démocratie sociale et les corps intermédiaires. Il y a une surdité du gouvernement face à la colère sociale. C’est une atteinte à la démocratie.

Ce gouvernement a voulu chercher un compromis politique alors qu’il fallait construire un compromis social, cela aurait du passer par le dialogue social et la négociation. Nous avons été écartés et méprisés. Le monarque n’écoute pas et ne reconnaît pas la démocratie sociale ni la démocratie citoyenne issue des urnes. Le grand problème de Macron est qu’il a une expérience sociale et politique limitée, étant passé directement de l’ombre à l’Elysée.

Ouvrir des discussions, des concertations est incontournable avec comme objectif de déboucher sur des négociations. Cela nécessite d’accepter les contres pouvoirs, ce n’est pas dans sa culture.

L’objectif de l’intersyndicale est d’éviter la violence et de contenir la colère qui s’amplifie. Cette colère révèle aussi de façon forte l’inquiétude face à la désertification  des territoires : la Tarentaise n’est pas épargnée (manque de service aux publics, démographie inquiétante, vieillissement et baisse de la population, pouvoir d’achat, appareil productif en baisse constante…).

Notre démocratie est en crise elle doit être repensée au niveau national comme au niveau territorial et la Tarentaise en a  bien besoin. Les dirigeants politiques de notre territoire et en particulier notre député (qui a soutenu la réforme des retraites en ne censurant pas le gouvernement ) devraient revoir leur copie concernant le développement socio/économique de notre territoire.

Monsieur le président ce n’est pas une gestion purement financière qui réglera les problèmes socio/économiques : la transition énergétique, l’écologie, les conditions et l’organisation du travail, la formation, la question de la répartition des richesses et de sa redistribution… C’est une  nécessité d’aborder aujourd’hui ces problèmes. Comment est il possible d’occulter des problèmes de société tant que les questions de retraites, du travail, de la démocratie politique et sociale sont posées et sont ébranlées ? Les mesures budgétaires ne doivent pas se faire au détriment du social ce qui crée la fracture sociale.

Pour l’intersyndicale le combat continue. Nous sortons renforcés par des nouvelles adhésions et une image responsable reconnue par l’ensemble des citoyens. Nous avons fait un sans faute, nous avons fait notre boulot de syndicalistes, nous sommes de retour Monsieur le président il va falloir faire avec.

Ce 1er mai fête internationale des travailleurs (ses) s’appuie sur des valeurs de fraternité, de solidarité, de justice sociale, d’égalité, ces valeurs sont planétaires. L’absence de démocratie fait le lit aux populistes de droite comme de gauche et aux extrêmes. Les ennemis de la démocratie sont nombreux surtout à l’extrême droite dont le RN fait partie en étant sur des positions de repli nationaliste contraire aux valeurs démocratiques et universelles. Aujourd’hui il y a danger, ce parti attend son heure en croisant les bras sans rien proposer en attisant les braises et les haines avec un risque de mise en place d’ un régime totalitaire.

Monsieur le Président, je vous fais une lettre que vous lirez peut être pour vous dire que nous avons besoin d’un projet de société démocratique  qui  prendra en compte les attentes de justice sociale et de respect de la dignité des citoyens.

Jean-Luc Pozzalo, secrétaire général CFDT territoire Tarentaise/Albertville